49 pour Vitaline Cranberry sur Yuka !? Pas d’inquiétude, c’est une erreur de Yuka.

49 pour Vitaline Cranberry sur Yuka !? Pas d’inquiétude, c’est une erreur de Yuka.

49 pour Vitaline Cranberry sur Yuka !?
Oui, version très (très) courte : c’est bien une erreur de Yuka.
Et nous vous ré-affirmons que nos produits ont des profils nutritionnels excellents.



La source de l’erreur : des simplifications radicales et arbitraires dans le système de notation. Et ici on aboutit à un cas absurde.
On vous explique.

Pour être clair, nous soutenons en général la démarche de Yuka : transparence et éducation des consommateurs.

Mais le sujet est compliqué sur certains nutriments (c’est d’ailleurs parce que “la nutrition, c’est compliquée” que nous avons fondé Vitaline). Beaucoup de nutriments ne sont pas “bien ou mal” : une certaine quantitée est souhaitable, mais trop ça apporte des effets négatifs. C’est le cas du phosphore.

Mais comment ça : Yuka ne prend pas en compte la quantité ?... Eh non.
Donc Yuka dit n’importe quoi ?... Ici aussi, c’est plus compliqué que ça.

Sur le cas du phosphore, pour aboutir absolument à une note, Yuka appose la note maximale de 49 dès le moindre ajout… radicalement (c’est tout ou rien, sans tenir compte de la dose) et arbitrairement (uniquement sur les ajouts de minéraux, alors que 70% à 94% (efsa [2]) des apports viennent d’ingrédients que Yuka ne pénalise pas).

Sachez par exemple qu'une barre Vitaline Cranberry contient moins de phosphore qu'un bol de flocons d'avoine de même poids. Est-ce qu'il est plus facile de pénaliser un minéral que peu de gens connaissent (“phosphate de calcium”), et qui techniquement est un “additif” (association négative) ?
Et de fermer les yeux sur des aliments à bonne réputation ?
On vous laisse vous faire votre avis.

En tout cas, ici on ne fait pas le procès de Yuka : nos barres se font torpiller, victimes collatérales de cette simplification radicale et arbitraire de la notation, alors on vous réaffirme les profils nutritionnels excellents de nos produits, et on vous explique pour que vous puissiez juger par vous même.



Le sujet est un peu compliqué, alors voici la synthèse des infos à retenir :
  1. Les apports en calcium et du potassium dans Vitaline Cranberry sont complétés, et par une conformation en Phosphate (de Calcium et Potassium).

  2. Ces conformations sont très usuelles pour ces minéraux : c’est par exemple des conformations choisies par des marques comme Supradyn ou Juvamine, qui ne sont pas critiquées.

  3. Yuka met une pénalité radicale (“tout ou rien” : note à 49 maximum, pastille rouge, mention “à risque”) pour ces 2 ajouts de minéraux, que Yuka classe en “additif à risque”, de manière erronée.

  4. Erronée car Yuka ne prend pas en compte la quantité pour les additifs (ni la majorité des nutriments…), alors que c’est la dose qui fait que ces minéraux sont “souhaitables” ou “excessifs”.

  5. Jugez par vous même du raisonnement :
    _ Phosphate de Calcium et Potassium : ne posent pas problème.
    _ Mais phosphate = contient du phosphore.
    _ Et “des études récentes et non conclusives suggèrent qu’un régime Européen moyen consomme probablement trop de phosphore [EFSA [2]]”
    _ Alors Yuka pénalise à 49 maximum, pastille rouge, mention “à risque” les ajouts de minéraux contenant du phosphore… Avec un système de notation radical : c’est tout ou rien, sans prendre en compte la dose.
    _ Pourtant, le sujet c’est la dose : le phosphore est un nutriment “essentiel”.
    _ Et la grande majorité du phosphore est apportée par des aliments qui ne mentionnent pas le phosphore (70% à 94% d’après l’EFSA [2])... mais Yuka ne les pénalise pas (et ça c’est difficile à comprendre).

  6. Focus sur “additif” et “phosphates” : Il ne faut pas s’alarmer du terme “additif” (certains sont “ok” d’autres pas du tout), ni “phosphate” (conformation du phosphore qui ne pose pas problème). Ces composés n’ont pas d’impact négatif à des doses convenables.

  7. Focus sur la dose de phosphore : c’est le seul sujet ici. Car le régime alimentaire Européen moyen consomme “possiblement” trop de phosphore (présent dans le phosphate) (EFSA [2]).
    On est dans une catégorie similaire au sel : il en faut, mais on en consomme plutôt trop “dans le régime Européen moyen”.

  8. La dose de phosphore dans Vitaline Cranberry est de 251mg/barre, soit 35% des VNR, 9% des DJA (Doses Journalières Admissibles)… Il faudrait donc manger 12 barres de Vitaline Cranberry pour dépasser les DJA.
    Il est incohérent d’évoquer des doses excessives. Jugez par vous même.

Donc erreur de la note Yuka ? Pas au sens d’un “bug”, mais d’une erreur par la simplification radicale du système de notation actuel de Yuka. La note Yuka pénalise quelle que soit la dose (c’est tout ou rien), et uniquement les additifs pour les apports en phosphore (pourtant assez minoritaires : 6% à 30% des apports [EFSA 2]).
Et ça mène à des notes complètement incohérentes, ainsi que les mentions associées dont “à risque”, qui sont au moins trompeuses, si ce n’est fausses.

Ok alors Yuka dit n’importe quoi ? Ou en fait Vitaline vous tentez de vous justifier d’un défaut réel… ?
Un peu des deux.
_ Oui le système de notation radical et arbitraire de Yuka sur certains composés semble objectivement problématique.
Nous affirmons fermement que les barres Vitaline n’ont pas de problème de phosphore.

_ Oui les études récentes pointent de plus en plus vers des excès de phosphore dans le “régime Européen moyen”, alors nous allons vraisemblablement diminuer les doses à l’avenir. D’autant que, après avoir bien étudié le sujet, des cas de carences semblent exceptionnels (ou d’origine médicale, donc suivie). On vous en dit plus à la fin de l’article.

Nous regrettons qu’une évaluation un peu plus fine ne soit pas faite par Yuka, parce qu’on en vient à des simplifications qui nous semblent parfois préjudiciables.
Mais après tout, est ce que les simplifications excessives, c’est le mal de notre époque, non ?... Donc il faut bien s’adapter.
Comparatif des apports en phosphore





Vous voulez approfondir ?
Voici la version longue !
Désolé, le sujet est un peu sophistiqué. Accrochez vos ceintures.




Bannière blog Yuka Vitaline

Vous avez donc scanné une barre Vitaline et vous êtes choqués ? Nous aussi.
D’autant que nous avons découvert la note changée en octobre 2025 (merci Anne W.), presque 2 ans après leur développement et 15 mois après leur lancement commercial. La note précédente était de 78.

Comparaison note Yuka avant après


On a creusé le sujet, pour étudier la situation.
C’est frustrant parce qu’on tombe en pleine loi de Brandolini : ça prend 10x plus de temps de réfuter des sottises que de les dire.


Allez on y va.
Pour vous aider à suivre, voici le plan de notre explication :
  1. C’est le phosphore qui plombe la note Yuka de notre barre.

  2. Yuka ne tient compte du phosphore que quand il est ajouté, pas celui issu des autres ingrédients (pourtant la grande majorité des apports)

  3. Yuka ne prend pas en compte la quantité… pourtant c’est le seul sujet

  4. “Dépasse la DJA” : formulation trompeuse

  5. Nous soutenons la démarche de Yuka en général, mais ici la simplification est abusive. Nous regrettons que certains de nos produits en subissent les conséquences


1. C’est le phosphore qui plombe la note Yuka de notre barre.

Assez rapidement, on comprend que c’est le phosphate de potassium et phosphate de calcium qui plombent la note de Vitaline Cranberry.
Ce sont pourtant des conformations usuelles pour du magnésium et du calcium, très communes dans les compléments alimentaires (typiquement “vitamines et minéraux”, cf. ci-dessous).
Supradyn et Juvamine les utilisent depuis des années pour leurs minéraux, avez-vous déjà entendu des critiques ? Nous non plus, et on n’en trouve pas.

Ces composés sont classés, pour des raisons techniques, comme additifs : E340 (phosphate de potassium) et E341 (phosphate de calcium).
Malgré le terme “additif” qui a mauvaise presse, est ce que cela veut dire qu’ils posent problème ? Non. Nous ne trouvons pas d’étude qui montre des impacts négatifs
Nota : précisément, Yuka mentionne une étude de 2024 qui relève une possible corrélation négative, sur une étude très large et non conclusive. On approfondit en partie 4.

“Additif" signifie qu’ils sont des composés “techniques”, pas qu’ils posent problème. Comme souvent, le diable est dans les détails.

Le problème potentiel sur la santé humaine ne vient pas des phosphates en tant que tels, il vient du contenu en phosphore : les phosphates (H3PO4) sont composés de 3 hydrogène, 1 phosphore et 4 oxygène.

Est ce que le phosphore pose problème ?
1. Le phosphore est un nutriment essentiel. Les “Apports Journaliers Recommandés” (Règlement (UE) N°1169/2011) sont de 700mg/jour.
2. Mais il y a des études récentes qui suggèrent qu’on pourrait en consommer trop dans un régime Européen moyen. L’EFSA définit donc une DJA “Dose Journalière Acceptable”, dose à laquelle les études n’identifient pas de problème [1], et avec une marge raisonnable (c’est des autorités de santé, normal de prendre de la marge).
On y revient en partie 3.

Ok, alors c’est la dose le sujet important.
On en parle sur la partie 3.

Mais d’abord : attendez, Yuka ne prendrait pas en compte le phosphore dans tous les produits ?

2. Yuka ne tient compte du phosphore que quand il est ajouté, pas celui issu des autres ingrédients (pourtant la grande majorité des apports)


Yuka met une pénalité négative forte (49 maximum, pastille “rouge”, et mention “à risque”) aux produits dont les ingrédients sont des ajouts directs de phosphore (ex : nos compléments en minéraux, phosphates de potassium et de calcium).

Mais Yuka ne tient pas compte du phosphore contenu dans les autres ingrédients.
Et pourtant la grande majorité de nos apports en phosphore provient des “autres“ ingrédients : l’EFSA remarque [2] que “les experts ont estimé que les additifs alimentaires constituaient, à titre indicatif, de 6 à 30% de l'apport total moyen en phosphore”.


Un système de notation qui semble donc arbitraire et trompeur. Les additifs pénalisés, les autres ingrédients non.

De là à penser qu’il est plus facile pour Yuka de pénaliser les additifs (mauvaise presse), que de devoir expliquer que des ingrédients à la bonne réputation (ex : l’avoine) posent problème pour le phosphore…

Jugez plutôt :

Comparatif phosphore avoine vs barre Vitaline

Mais comment on en arrive à cette situation qui semble absurde ?
Nous imaginons une raison à la simplification de Yuka.

La législation interdit (oui oui !) d’afficher le contenu en phosphore sur l’emballage. Mais aussi de tout nutriment hors de l’étiquette nutritionnelle standard.
C’est un cadre légal qui s’explique pour standardiser les étiquettes nutritionnelles… mais qui est donc très irritant. Il est facile d’imaginer ici l’action des lobbys pour favoriser l’opacité.

Chez Vitaline : nous contournons cette interdiction en affichant les quantités détaillées sur notre site web (et pas sur l’emballage).


Pour aller au bout du sujet, l’affichage sur l’emballage est autorisé par exception s'il y a une “Allégation Nutritionnelle” (ex : “riche en magnésium”, “source de calcium”), ou un apport spécifique (c’est notre cas : nous supplémentons en minéraux).


Quel lien avec la situation absurde du bol d’avoine ?
Le contenu en phosphore de ce bol d’avoine est très important, mais n’apparaît pas sur “l’étiquette nutritionnelle standard”.
Et Yuka ne prend en considération que cette “étiquette standard”, qui n’inclut pas les teneurs en nutriments du phosphore. Ici, ils pourraient prendre les valeurs “constatées” (disponibles dans des bases de référence fiables, par ex : ANSES - Ciqual)...
Donc Yuka impose sa pénalité aux barres Vitaline (note rabaissée à 49, mention “à risque” et pastille rouge) uniquement parce que nous complétons les apports en minéraux (alors que nous le faisons pour assurer de bon apports en minéraux !).


On a l’impression que notre barre se fait torpiller alors que Vitaline fait partie des acteurs qui 1. font avancer l’offre alimentaire avec des profils nutritionnels excellents, et 2. donnent le détail de leurs valeurs nutritionnelles.
Nous sommes très très frustrés.

Mais ce n’est pas fini.

3. Yuka ne prend pas en compte la quantité… pourtant c’est le seul sujet.

Le phosphore, c’est un peu comme le sel : on en a besoin d’un peu, mais en trop grosse quantité, c’est problématique. Yuka devrait donc prendre en compte la dose ?

Eh bien non !

La même note et la même mention pour 1mg ou 10 000mg de phosphore ajouté.
Un même avertissement (“dépasse la DJA - Dose Journalière Acceptable”), quelle que soit la dose.

On vous le disait : Yuka ne prend en compte les quantités que de la “fiche nutritionnelle standardisée (dont le phosphore ne fait pas partie).
Ici aussi ça s’explique par la législation. Mais c’est aussi facile de se dire que c’est un problème : la note et la mention de Yuka est la même, qu’une barre de Vitaline contienne 1mg ou 10 000mg de phosphore.

D’autant que Vitaline publie les doses (ce qui n’est pas obligatoire donc).

Cette situation mène à une note absurde, on vous laisse juger :
Phosphore = nutriment essentiel.
Vitaline Cranberry = 36% des VNR (Valeurs Nutritionnelles de Référence) de 700mg/jour.
Et 9% de la DJA pour un adulte de 70kg (Dose Journalière Acceptable - EFSA).


Voici le détail :
Tableau phosphore Vitaline


Et ça aboutit à une situation encore plus absurde quand on compare avec d’autres ingrédients très bien notés.
Il y a le bol d’avoine (mentionné ci-dessus), mais on peut lister beaucoup d’ingrédients concernés par des doses importantes, et sans impact sur la note Yuka. Jugez par vous même :

Tableau comparatif phosphore aliments
Voir détails dans ce Google Spreadsheet

4. “Dépassement de la DJA” : formulation trompeuse


Mention trompeuse Yuka

Yuka affiche sur le scan de Vitaline Cranberry : “Dépassement de la DJA” [Dose Journalière Admissible].
C’est affiché de manière trompeuse.

Présenté ainsi, il est facile de lire trop vite et d’interpréter “Vitaline Cranberry dépasse la DJA”.
Il faut bien lire la phrase précédente : “Risques potentiels associés”, comprendre “Vitaline Cranberry contient du phosphore et vous **pourriez** dépasser la DJA”.

Et il faut aussi lire attentivement la phrase du dessous, qui elle est à peu près juste quand on lit attentivement et qu’on la complète [entre crochets] :
“Cet additif contient du phosphore, un minéral dont les apports actuels [moyens dans la population Européenne : 1 625mg/j] dépassent les recommandations [minimales 700mg/j pour un adulte, sans atteindre les Doses Journalières Admissibles (2 800mg/hj)]…”

Désolé, c’est compliqué, mais le sujet est compliqué, et Yuka fait des simplifications trompeuses, c’est bien le problème.

Vous comprenez notre malaise.
C’est bien la consommation de phosphore dans la population Européenne qui est **possiblement** trop élevée. Pas la teneur dans les barres Vitaline (donc 35% de la VNR, et 9% de la DJA).

Yuka fait aussi référence à l’étude de l’EFSA de 2019 citée précédemment indiquant que la DJA pourrait être dépassée [en moyenne] chez les nourrissons, enfants et adolescents ayant une alimentation très riche en phosphates — un cas de figure sans rapport avec nos produits.

Autant vous dire que nous sommes très irrités par cet affichage de Yuka, que nous trouvons trompeur.



Enfin, sur la mention “Cancérigène suspecté”.
Désolé ici aussi, pour bien comprendre, il faut rentrer dans la complexité du sujet.

Yuka relève un “risque cancérigène suspecté” pour le phosphate de potassium.

Une étude de 2024 a suivi une cohorte sur 10 ans et examiné les apports de 60 additifs alimentaires, en rassemblant par sous-cohorte par niveau d’exposition, dont une à “forte exposition” (comprenez : des quantités très importantes d’additifs - donc à l’alimentation contenant “beaucoup d’aliments ultra-transformés”).
Une **association** possible avec une élévation du risque de cancer du sein pour ces additifs (dont le phosphate de potassium E340) a été observée parmi la cohorte à “forte exposition”, mais avec une seule méthode statistique, les autres méthodes ne montrent pas de lien.
Lisez attentivement cette phrase, et comprenez qu’à ce stade, on est loin de pouvoir affirmer un lien direct. D’autant que cette cohorte s’alimente très mal, et on sait qu’une mauvaise alimentation amène des risques plus élevés de cancers.

“Associé à” ne dit pas que “c’est la cause”. Les populations en surpoids portent des pantalons extra-larges et ont plus de risques cardiovasculaires. Pourtant vous pouvez porter des pantalons larges sans vous inquiéter de faire une crise cardiaque.

Des études qui suggèrent une possible association, il y en a beaucoup. Et c’est normal, c’est le fonctionnement de la science, c’est justement comme ça qu’on identifie des mécanismes de cause à effet. Mais aussi, une partie importante de ces études se révèlent des “fausses alertes”. C’est pour ça que le consensus scientifique, c’est de ne pas réagir avant des études complémentaires dans la plupart des cas, quand ce sont des “signaux faibles” comme ici.

Vous comprenez encore notre malaise.

Yuka serait alarmisme ici aussi, et avec un fondement sur-interprété ?... Nous sommes sceptiques.

Cela dit, nous prenons acte de cette étude de 2024 (postérieure au développement des dernières barres Vitaline), tout en remarquant que les conclusions sont encore très larges et incertaines, et suggèrent que des études complémentaires sont nécessaires.

5. Nous soutenons la démarche de Yuka en général, mais ici la simplification est abusive. Nous regrettons que certains de nos produits en subissent les conséquences


Soyons clair : nous soutenons la démarche de Yuka en général.
Nous les félicitons de ce qu’on peut considérer comme une victoire pour la santé publique sur le nitrate (les actions de Yuka contre cet additif, courant 2021-2023).


Mais sur le phosphore, c’est plus compliqué que sur le nitrate (qui est “simplement” mauvais). Il y a une dose souhaitable, des niveaux qui ne sont pas utiles, et des niveaux potentiellement risqués. Et des études pas (encore ?) conclusives. Et on vous passe des détails un peu techniques, pas abordés ici car encore plus compliqués, sur les différentes conformations et la biodisponibilité.

Nous aimerions que Yuka explique que c’est “un peu plus compliqué que ça”. La pédagogie, c’est leur promesse, non ?
Notre regret, c’est que pour plonger dans la complexité du sujet : y’a plus personne.

Alors nous prenons la parole pour vous informer sur ce sujet qui impacte directement certains de nos produits.

C’est très frustrant, on se démène pour produire des aliments excellents nutritionnellement, et on se fait torpiller par une notation et un affichage simpliste, trompeur et en partie faux sur Yuka.
On a l’impression d’un monde à l’envers.



Maintenant on fait quoi ?
Nous allons demander à Yuka d’ajuster leur affichages sur les mentions. Car nous pensons qu’ils sont trompeurs.
Nous pensons qu’ils ne corrigeront pas le défaut de leur système de notation. Cette pénalité “tout ou rien” sur les phosphates et phosphore semble le seul moyen **si** ils veulent pénaliser les produits qui en contiennent en excès… **et** tant qu’ils ne prennent pas en compte la quantité. L’alternative, c’est de ne plus pénaliser aucun produit sur ce point.


On adorerait que Yuka prenne en compte les valeurs nutritionnelles des aliments (sur une base de référence comme Ciqual ?), pour faire un meilleur discernement dans leur notation.
Même si on comprend que c’est du travail… Est ce que ça ne serait pas à la hauteur de leurs ambitions ?



Nous pensons aussi que la loi sur les affichages nutritionnels doit évoluer. C’est, il nous semble, un défaut d’information sur les quantités de nutriments qui amène Yuka a faire ces raccourcis (selon notre humble interprétation).

C’est très frustrant, parce que sur ce point, il est improbable que cela change vite.




Et Vitaline ?
Cette plongée dans les études récentes nous amène à penser qu’il vaut mieux baisser les apports en phosphore (et donc phosphates). Les récentes évaluations font penser que les cibles nutritionnelles (apports souhaitables) devraient baisser, et tendent à confirmer qu’un régime Européen moyen contient plutôt trop de phosphore (bien qu’encore assez loin des valeurs qui impliqueraient des problèmes identifiés). Et les cas de carence semblent exceptionnelles en Europe, quasiment uniquement des cas médicaux (donc suivis spécialement, potentiellement complémentés).

Il y a d’autres conformations possibles pour apporter du calcium et du potassium, ne contenant pas de phosphore, on peut séparer les apports de ces minéraux. Nous allons évaluer les solutions.

Enfin, vu le cadre légal (qui ne permet pas d’afficher et donc de suivre les doses correctement), il est probablement plus simple pour tout le monde d’apporter les minéraux par d’autres conformations.
D’autant que cette étude de 2024, même non-conclusive à ce stade, suggère des associations négatives. Nous resterons attentifs aux évolutions des publications scientifiques sur le sujet. Et par précaution, nous ré-évaluerons les conformations de nos sources de minéraux à l’avenir.



Nous ferons donc baisser nos cibles d’apports en phosphates à l’avenir.
Mais nous supposons que cela n’impactera pas nos notes Yuka…

Affaire à suivre !



Comme d’habitude, nous sommes ravis d’échanger avec vous sur notre forum !




Sources et références
[1] https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.2903/j.efsa.2019.5674
“The Panel derived a group acceptable daily intake (ADI) for phosphates expressed as phosphorus of 40 mg/kg body weight (bw) per day and concluded that this ADI is protective for the human population.”

[2] https://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/190612